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[R.P.] Pourquoi avoir dit non ? ( Tiervaël - Dôn - 23 Aoû 2016 )

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Message par Amarante. Jeu 27 Juil - 14:11

Tiernvael.de.kerdren a écrit:

    Il faudra bien t'y faire à cette solitude, Pauvre coeur insensé, tout prêt à se rouvrir, Qui sait si mal aimer et sait si bien souffrir. Il faudra bien t'y faire ; et sois sûr que l'étude,La veille et le travail ne pourront te guérir. Tu vas, pendant longtemps, faire un métier bien rude, Toi, pauvre enfant gâté, qui n'as pas l'habitude D'attendre vainement et sans rien voir venir.Et pourtant, ô mon coeur, quand tu l'auras perdue, Si tu vas quelque part attendre sa venue, Sur la plage déserte en vain tu l'attendras.Car c'est toi qu'elle fuit de contrée en contrée,Cherchant sur cette terre une tombe ignorée,Dans quelque triste lieu qu'on ne te dira pas.

      Alfred de Musset.




La Fugitive. (C'est la suite d'ici. On arrive vraiment bientôt à la fin.)



Après être rentré en Anjou, Tiernvaël fut triste durant une bonne semaine. En vérité bien plus, mais ce fut le temps qu'il prit pour ne rien faire. Ou plutôt à peser le pour et le contre de rester dans cette vie.
Il arpentait ses forêts nouvelles songeant à sa perte tranquillement au bord d'un ruisseau. Il pensait même avoir déniché l'endroit mais rien ne semblait le résoudre au renoncement. Il avait vu sa mort et l'avait même vécu en cauchemar dans un rire affreux de celle qu'il aime. Depuis quelques temps, il semblait dérangé. Certains diraient qu'il était parti en retraite, d'autres doutaient de son retour. En vérité, il chercha à comprendre. N'y parvenant pas, il écrivit, au terme de sa solitude, à la Harscouët.





    Tiernvaël de Kerdren18, rue du Chat DoréSaumur - ANJOU



A Dôn de Salaün de Kerkreñv ap Maëlweg de Kerdraon de Harscouët




      Dana,

    Je n'ai pas compris. A vrai dire, je n'ai rien compris :Je suis venu pour toi. Je t'ai présenté mon amour. Tu m'as embrassé. Je t'ai écris un poème. Tu l'as aimé. Mais tu es partie.Je ne sais pas quoi faire ... Je souhaite comprendre. Je veux t'attendre. J'aimerais que tu m'expliques ce qu'il s'est passé car je souffre bien trop et tu le sais. Si tu t'es cachée cette vérité, elle ne peut plus sortir de ta tête : j'ai perdu goût à la vie. Je croyais tellement à cette union. Je pensais que nous allions être libre d'être heureux comme nous le voulions. Mais tu ne me dis rien. Je ne sais rien de ce que tu veux réellement. Sache que si tu ne me le dis pas, je ne peux pas te prouver le contraire. Peut-être aurions-nous du suivre le plan que je t'avais présenté et tu aurais compris que tu ne trouveras pas mieux ailleurs : je t'aime. Les autres teintent leurs inclinations, moi elle est entière pour la simple et bonne raison que je suis infiniment compréhensif. Dis moi donc ce que tu souhaites et je revêtirais la forme de ton mari parfait.Peu importe ce que tu choisis de faire, je n'aurais de cesse de penser que nous sommes faits l'un pour l'autre. Cela crève les yeux : tu pourrais aimer n'importe qui, tu pourrais venir me voir n'importe quand - et ne me dit pas que tu n'aimes pas l'Anjou, c'est simplement que tu ne connais pas - et tu me verrais régulièrement. Je souhaite simplement que tu sois heureuse. Pourquoi me fuir ? Je ne comprends pas ce qu'il te faut de plus ... Je ne sais même pas pourquoi tu m'as laissé t'approcher si c'est pour me laisser pour mort de la sorte. Te rends-tu compte de la douleur et de la haine qui m'avilie chaque seconde où tu t'éloignes ? Je n'ose croire qu'il s'agisse d'une mauvaise vengeance.Réponds moi vite. Je n'en peux plus de ce silence et de cette souffrance. Tu me hantes. Dis moi ce qui pourrait arranger cela ...Dans ta chambre, j'étais là.

      Tiernvaël de KerdrenBetek pelec'h ne bigno ket ?*



* Jusqu'où ne montera-t-il pas.


Quelque part en France. Ce fut la seule directive donnée par le jeune homme à son homme de main.
Comme à son habitude, il parfuma la lettre et la serra contre lui. Unique bouffée d'air frais. Peut-être la dernière.




I like to think that we had it all
We drew a map to a better place
But on that road I took a fall
Oh baby why did you run away?

I was there for you
In your darkest times
I was there for you
In your darkest nights

But I wonder where were you
When I was at my worst
Down on my knees
And you said you'd have my back
So I wonder where were you
All the roads you took came back to me
So I'm following the map that leads to you
The map that leads to you
Ain't nothing I can do
The map that leads to you
Following, following, following to you
The map that leads to you
And nothing I can do
The map that leads to you
Following, following, following

I hear your voice in my sleep at night
Hard to resist temptation
Cause all these strangers come over me
Now I can't get over you
No, I just can't get over you

I was there for you
In your darkest times
I was there for you
In your darkest nights

But I wonder where were you
When I was at my worst



Maps - Maroon 5 - Album V



J'étais là pour toi
Dans les moments les plus durs
J'étais là pour toi
Pendant les nuits les plus sombres

Mais je me demande où tu étais
Quand j'étais au plus bas
A genoux
Et que tu disais couvrir mes arrières
Alors je me demande où tu étais
Quand toutes les routes que tu as prises te ramenaient à
moi
Donc, je suis le plan qui mène à toi
Le plan qui mène à toi
Il n'y a rien que je puisse faire
Le plan qui mène à toi
Je suis, je suis, je te suis
Le plan qui me mène à toi
Il n'y a rien que je puisse faire
Le plan qui me mène à toi
Je suis, je suis, je suis


J'entends ta voix dans mon sommeil la nuit
C'est difficile de résister à la tentation
Parce que quelque chose d’étrange m'a envahi
Maintenant je ne peux pas me remettre de toi
Non je ne peux pas me remettre de toi

J'étais là pour toi
Dans les moments les plus durs
J'étais là pour toi
Pendant les nuits les plus sombres

Mais je me demande où tu étais
Quand j'étais au plus bas


Dernière édition par Amarante. le Jeu 27 Juil - 14:21, édité 1 fois
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Message par Amarante. Jeu 27 Juil - 14:11

Don. a écrit:
Aimer d'amour
Aimer d'amour, se fracasser tout les jours contre le mur en soie des limites de notre moi
Aimer d'amour, se fracasser tout les jours contre le mur en soie des limites de notre moi
Mano Solo ♥ Aimer d'amour ♥


C'est à Lyon que la jeune femme réceptionne le pli.
Étrangement, elle devine l'auteur, avant même de le détenir dans ses seuls doigts valides.
Elle est ivre. Dôn n'est pas particulièrement une adepte de la boisson, mais quelques voyageurs sont assez sympathiques et généreux pour lui donner l'envie de faussement se désaltérer. Son état, malheureusement ne change rien à l'émotion qu'elle éprouve lors de sa lecture. Tiernvaël doit il être le synonyme de sa souffrance désormais ? Elle sera honnête, d'un bout à l'autre, et commence donc sa rédaction.


De Dôn, ou Dana, aux multiples noms mais une seule âme,
A toi, mon tendre ami, Tiernvaël, l'autre. Le mien.

T,

Si toutes ces interrogations méritent réponse, sache qu'une question à mon tour brûle mes lèvres et ma plume.
Pourquoi veux tu entendre ou lire tant de choses ? Tu sais, bien contrairement à moi, jouer des mots, mais ils gâchent tant et si souvent. Ils font mal, faussent parfois involontairement et donnent de mauvaises directions. Les actes aussi, mais tu le sais, j'ai besoin d'eux. J'ai besoin et envie de voir, sentir et toucher pour apprendre, vivre et aimer. Et répondre, c'est vivre aussi.

Je me moque de l'Anjou, elle n'est rien. Même pas un faux prétexte.
Tu es venu m'avouer un amour, un amour que je connais depuis longtemps déjà, il aurait fallu être complètement sotte et aveugle pour ne pas remarquer ce que tu éprouvais pour moi. Equemont lui même, l'a remarqué lorsque nous étions inséparables toi et moi, avant et durant mon mandat de duchesse. Pour tout te dire, j'ai tenté de le rassurer cent fois, sur notre situation, notre relation. Ce qu'il ne sait pas c'est qu'elle est interminable, quelque soit le terme que l'un de nous deux voudra y mettre, je doute que cela arrive un jour.

Tu ne cessera jamais de m'aimer. C'est ce que tu affirmes en évoquant notre compatibilité dont tu sembles certain.
Tu m'autorises à aimer n'importe qui, à faire n'importe quoi, ou tout simplement ce que je souhaite.

C'est en effet l'union parfaite.

Puisqu'il serait trop douloureux de te répéter une énième fois à qui vont mes sentiments, et pourquoi... Je préfère te l'épargner.Là, c'est la clef de ton interrogation principale. Tu n'es pas un faux, une couverture, ou une mascarade. Réfléchis à ceci.
Il n'y a là aucune vengeance. Pourquoi voudrais-je te voir souffrir, moi qui t'aime tant ? Ce serait cruel, et déplacé.

Le besoin de te voir, le baiser donné, rien ne fut calculé ou joué. Rien.
Je ne devrais même pas avoir à te l'écrire, tu dois avoir confiance en moi.

Tiernvaël.
Tu as aimé ma sœur, partagé nos vies. Nous avons tous joué ensemble, enfants.
Tu as évolué, que tu le veuilles ou non, au sein de ma propre famille. Non, tu ne peux oser croire à une vengeance.

Je n'aime pas cet écrit. Je n'aime pas justifier ce que je ne parviens à coucher sur le vélin.
Il faut nous revoir. J'ignore si je parviendrai à t'expliquer, mais ce sera bien plus simple. Cette fois ci, je jure de t'écouter et te répondre.

Accepte,
A très vite.

D.

Tu étais là, je le sais.

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Message par Amarante. Jeu 27 Juil - 14:12

Tiernvael.de.kerdren a écrit:
    Comme un homme sortant d'un naufrage, Tiernvaël se jette sur la lettre. Il la décachette rapidement puis la lit en s'installant instinctivement contre un pas de porte. Cela fait un bien fou dans un univers de souffrances et de cauchemars. Une petite lumière dans les ténèbres. Un peu d'espoir pour lui. Serait-elle folle de lui en donner encore ? Il a l'envie de la couvrir de lettres et de lui offrir tous les raisonnements possibles pour lui montrer que c'est lui et aucun autre. Personne ne saura mieux s'occuper d'elle que lui. Rassasié, il s'empresse de répondre comme si cela ne lui avait pas suffit. Il semble avoir un appétit insatiable au point de vouloir l'entendre pendant des millénaires lui conter toutes sortes de choses même si c'est futile, idiot ou dévoué à d'autres. La confiance ainsi offerte est pour lui le plus beau des cadeaux.




      Tiernvaël de Kerdren
      18, rue du Chat Doré
      Saumur - ANJOU



    A Dôn de Salaün de Kerkreñv ap Maëlweg de Kerdraon de Harscouët


        Mon Autre,



      Oui ! Nous devons nous voir. J'accepte. Je le veux. C'est même exactement ce que je veux. Je veux te serrer dans mes bras et m'assurer que tu vas bien. Je sentir ton souffle apaisé dans mes bras. Je ne veux pas de tes baisers ou de ce qui a mordu notre amitié à pleines dents. Ce que je veux c'est ton bonheur. Je n'aurais de cesse de le répéter.

      Bien entendu, je ressens également une certaine passion pour toi. Je ne peux te la cacher. Mais c'est un sentiment ténu en regard de tout ce qui m'habite lorsque je pense à toi. Et là je ne fais que ça. Tout revêt ton visage. Si tu as peur que je devienne un amant de trop, n'aie craintes, ce n'est pas non plus ce que je souhaite. Je souhaite te marier.

      On donne parfois au mariage la raison de la passion mais inévitablement celle-ci s'échappe et finit par se calmer une fois que tout est consumé. Dès lors ce n'est plus qu'un calme plat annonciateur de déchaînement de vaisselle.
      On donne parfois au mariage la raison de la stratégie mais inévitablement à ce jeu là on finit par être dupé et dans l'obligation de donner sa place.
      Non. Je t'offre un mariage de compréhension. Qui mieux que moi peut comprendre tes peines ? Qui d'autre peut te rassurer lorsque tout va mal ? Qui peut t'offrir le sourire en un instant ? A qui oses-tu confier tes plus sombres secrets voire mêmes tes desseins pourtant inavouables ? Qui a pu en discuter lorsqu'il aurait du en être meurtri jusqu'à l'âme ?

      Tu n'aurais pas du t'enfuir. Tu aurais du tout me dire car tu sais que je peux te suivre dans toutes tes folies tout en gardant la tête froide.
      Je t'aurais attendu. Je t'attends toujours d'ailleurs, le vois-tu ?

      Donne moi tes possibilités. Ou au moins songes-y si tu ne parviens pas à me l'écrire comme tu le voudrais.
      • Aucune ? Et tu restes bloquée au milieu de choix que tu as peur de prendre. Ce n'est pas une vie.
      • Equemont ? Tu serais sans doute prête à attendre son divorce dans le bon vouloir de Lanceline puis le temps nécessaire de la faute, mais après ? Est-ce réellement ce que tu souhaites ? Réfléchis. Tu l'aimes follement, il fait de toi ce qu'il veut et fait naître la pluie et le beau temps dans ta vie. C'est précisément l'erreur : que te reste-t-il en pleine tempête ? Rien. Tu es seule. Non, Dana, on ne marie pas un homme qu'on aime. Sans compter l'étrange rapport avec ses autres enfants même si cela légitime le vôtre. A quel prix ? N'as-tu pas déjà un héritier ? Que serait Guénolé ? C'est un pari risqué.
      • Un inconnu ? A quel risque t'exposes-tu ? Crois-tu sincèrement qu'il aura la même confiance en toi ? Ne cherchera-t-il pas à t'éloigner de cet Amour qui t'offre tant de bien ? Combien de temps cela durera-t-il avant qu'il ne se mette à songer à une autre ? C'est un pari encore plus risqué.



      La réponse à ta question : cela me délivre du mal qui me ronge. Ce n'est pas parler d'Equemont que je ne supporte pas. C'est le fait de ne pas parler. De ne pas se comprendre.
      Tu voulais que nous soyons confidents. C'est exactement ce que je veux. Après avoir fichu en l'air notre amitié à cause de la puissance qui nous étreint l'un pour l'autre, nous nous devons de sauver ce qu'il reste et même de le sublimer en apprenant de nos erreurs. L'amitié meurtrie doit être embaumée par le linge pur du sacrement que je te propose. En nous mariant, nous nous offrons la possibilité à l'un et l'autre d'affronter tout ce que le monde nous réserve. Plus de pulsions destructrices, adieu l'ennui d'une vie trop morne, au diable les problèmes qui s'accumulent ; je serais le havre de paix qui te sort de tout ce pétrin et surtout, je ne serais rien d'autre. Mais je parle beaucoup de toi, dis toi que ce serait également pareil pour moi. En un sourire je pourrais oublier tous mes malheurs.

      Ce dont j'ai peur, Dana, c'est d'être bloqué dans une situation où je serais de trop. Où je ne me sentirais pas à ma place. Et tu aurais beau me jurer que cela ne sera pas le cas, il s'agira d'une de mes sensations, comment comptes-tu lutter contre cela ? A quoi te servirais-je si tout est dévoué à un autre ou à deux autres ? Trois n'est pas un chiffre que j'affectionne tellement et pourtant tu sais bien que je suis tien.


      Soyons parfait Dôn : marions-nous.


      Écris-moi car moi j'aime te lire.

        Tiernvaël de Kerdren
        Betek pelec'h ne bigno ket ?*


          [R.P.] Pourquoi avoir dit non ? ( Tiervaël - Dôn - 23 Aoû 2016 ) 635865Titinour3



        P.-S. : Je t'interdis d'aller en Bourgogne. Fais m'en la promesse, je t'en supplie.
        P.-S.-S. : Limoges semble être au centre de nous. Tu m'y verras d'ici trois jours. Envoie moi ton courrier là-bas.

    Aussitôt il fut parti, laissant à Jaouen le soin de régler les affaires ducales en lui informant de ce qu'on dit au château et de ce qu'on attend du Collanté.
    Il y a des priorités dans la vie.


* Jusqu'où ne montera-t-il pas.
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Message par Amarante. Jeu 27 Juil - 14:12

Don. a écrit:[Et ça me ronge, ça me pourrit,
Ça me rend dingue, ça me fout en l'air,
Quand je sais que tu t'envoies en l'air]


- Dôn ?

- Mmh.

- Venez.
Vous faites la tête.


- Quelle perspicacité.

- Que me vaut cet honneur ?

- Vous ne devinez pas ? Cela me semble pourtant évident. Et je ne parle pas de votre exécrable humeur.

- J'ai été méchant avec votre "Tinou" ?

- Mon "Tinou" n'importe quoi. Vous êtes ridicule.

Il hoche la tête.
- J'ai préféré vous laisser discuter. A sa demande.

- Et il a ainsi pu exprimer ce qu'il avait besoin de me dire.

- J'espère que c'était intense.

Elle grimace.
- Ca devait l'être de votre coté, savez vous combien de temps vous avez passé avec une autre ?

A son tour de faire la tête.
- Nous ne voulions pas vous déranger. Il a pour but, de faire le vide autour de vous.
Et ça fonctionne ! Preuve en est. Nous nous retrouvons solitaires, à coté.


Exaspérée.
- Vous le vouliez bien !

- Parlez en à vos amis !

- Vous êtes revenus, tous les deux, bras dessus, bras dessous.


- Oui.. Parce que...


- Parce que.. PARCE QUE QUOI ?


- Je n'allais pas vous laisser trop longtemps non plus...

- Vous pensiez trouver quoi ? Une baronne, sur les genoux d'un collanté ?

- C'est son petit jeu.

- Vous délirez mon pauvre Equemont. C'est à moi de vous en vouloir.

- Et de quoi ? Vous croyez que ça me fait marrer, de passer du temps avec d'autres amies ?

- Vous pouviez le passer en ma compagnie. Aussi.

Il s'énerve.
- Non, en la compagnie d'un "presque-couple" ! Il vous fait les yeux DOUX !!

Surprise.
- Mais ? Vous êtes jaloux Salar !

- Et ça MARCHE !
Simplement...
Je n'aime pas le partage. Comprenez-le.


....
....
....


Il vient lui caresser la joue.

- Je me suis emporté. Pardonnez moi.

Cinglante.
- En matière de partage, je suis plutôt bien placée pour savoir qu'il est possible de l'endurer.

- Venez... Partons.

Elle sourit.
Aux souvenirs.
A cette vérité.




T,

Par où commencer ?
j'entends tes arguments, sois en sûr. Ne crois pas que je suis sourde à tout cela.
Je n'ai aucune excuse pour ce que je t'ai fait subir, ni aucune autre pour expliquer le temps qu'il me faut pour prendre une décision.
Toujours, du plus loin que je me souvienne tout du moins, je n'ai su faire de choix facilement. Il y a toujours eu des dilemmes, des complexités dont je me serais passé. Il faut croire qu'être heureux nécessite sacrifices que ce soit personnels ou autre.

J'ai toujours cru au mariage d'amour. Bien plus encore depuis celui que j'ai pu vivre avec Gwilherm. Tu le sais, il a été et sera toujours celui qui fera battre mon cœur, malgré sa terrible absence désormais.
Toutes sortes de questions se posent, aujourd'hui. Suis-je encore capable d'attendre afin d'épouser l'homme qui m'aime et que j'aime ? Dois-je le faire ? Oui, tu as cerné mes doutes, et mes incertitudes.
Il faudrait peut être que je raisonne autrement.

Ta première option citée, serait le choix le plus simple pour moi, puisqu'il implique au final de ne pas choisir. Equemont pourrait continuer à aimer son épouse, et rester lié à elle devant Dieu. C'est une promesse importante que celle-ci, et une dissolution n'est pas toujours le meilleur choix. Lanceline devrait revenir auprès de lui, c'est en tout cas ce que je pense de la situation. A fuir ainsi elle ne répare rien. Je n'ignore pas combien cela doit être difficile, mais je pense qu'il est sot de rester éloignés de la sorte, lorsqu'on sait que l'amour qu'ils se portent est partagé.
Toi, tu n'aurais point d'épouse mais tu serais toujours à mes cotés. Différemment.

Mais est-ce qu'il me faut épargner seulement ma personne ?
Si je souhaite soulager vos maux.. Il faudrait que j'en épouse l'un de vous deux. Oui.
Si j'épousais Equemont ce serait dans une période indéterminée... Cela implique une patience certaine, une église conciliante et surtout deux personnes sur le même accord. Son épouse et lui.
Si nous nous épousons, il ne me le pardonnera jamais. Je crois. Je n'en sais rien en réalité. Peut être devrais-je évoquer le sujet en sa compagnie, mais comme tu le sais je suis en voyage depuis bien deux longs mois et ne rentre que dans un même temps à peu près. Lui écrire serait sans doute une alternative à prendre au sérieux.

Ce qu'il faut retenir, c'est que de te perdre serait trop difficile, j'ai déjà tant laissé derrière moi. Ma famille me tourne le dos. Mon propre frère, le plus aimant, le plus aimé m'a totalement abandonnée lorsqu'il a appris pour Salar.
Voyons nous. Oui. Parlons en. Parlons de tout ce que tu souhaites, tout ce qui nous soulagera.
La route fut faite sans encombres, je suis actuellement dans une auberge de fortune. Je me demande comment les propriétaires peuvent bien tenir les deux bouts. J'ignore si tu préfères me voir ailleurs. Ecris moi si c'est le cas, autrement je ne compte pas bouger de ma petite chambre. Elle est si saugrenue, j'ai l'impression de ne pas être réellement sur cette terre lorsque je regarde les bibelots qui m'entourent.

Viens vite,
D.

PS : Je reviens de Bourgogne.
PS* : Je suis entière.
PS** : Cela me désole de t'imposer un courrier au goût de trio. Un courrier plus impersonnel que le précédent, mais nous ne sommes malheureusement pas seuls, dans cette histoire.

PS*** : L'Auberge du Coin. C'est son nom. Comment pensaient ils faire fonctionner leur établissement avec une appellation pareille ?


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Message par Amarante. Jeu 27 Juil - 14:12

Tiernvael.de.kerdren a écrit:[clic]

    Juste avant de partir, il avait rencontré Lanceline. Pâle comme la mort, elle ne ressemblait en rien à la femme qu'il avait croisé à Tréguier il y a déjà quelques mois. Ému par la tristesse dans laquelle elle se laissait se noyer, il tenta de la ramener à la Raison. Comment pouvait-elle agir ainsi ?

    Encore dérangé par cette vision, il fit la route sans encombre, attendant le moment où il la verrait. Où serait-ce ? Dans la rue ? Sur un pont ? C'est qu'il ne connaissait absolument pas Limoges. Point commun ? En tout cas il fonça jusqu'à la poste du coin pour récupérer son courrier. L'homme afficha un sourire devant un tel empressement en demandant des précision sur la belle qui lui écrivait mais dut se contenter d'un "Vous êtes de la maréchaussée ?" un peu violent.
    Malgré son envie de passer directement près de la Porte de la Boucherie où résidait la Harscouët d'après les passants, le jeune homme dut prendre une chambre de l'autre côté de la ville vers Saint-Martial avec une place pour son fidèle Miaou. Il s'y arrêta une bonne heure afin de manger une sorte de potée et une part de clafoutis en dessert. Il envoya même un courrier au Grand-Duc conformément à la demande de la lettre.
    Il descendit alors le long de la Motte, les halles sur sa droite lui permirent avec son vacarme de marchands de ne pas trop penser à ce qui allait se passer. Il n'osa tout de même pas prendre la rue de la Boucherie ayant peur de dégobiller devant la rivière de sang et les amas d'abats impropres. Vers les Combes, en descendant, il avait une vue impressionnante sur Limoges, la Cité et la Vienne malgré un petit détour. D'un pas décidé, il entra dans le lieu et se dirigea vers le tavernier.

    Bonjour à vous. Je cherche une de vos clientes. Brune et a la main ...
    Le signe de tête fut bref et les mots lâchés ne se comprirent qu'après quelques instants.
    Un bouteille de vin, aussi. Sucré, s'il vous plaît.

    Muni de l'alcool et des verres, il gravit les escaliers et alla jusqu'à la porte indiquée. Il se racla la gorge et tapa deux fois contre le bois à l'aide de son coude.

    Dana, tu es là ? C'est moi ...

    Oui bon, on avait vu mieux comme présentation mais il n'avait pas eu le temps de songer à ce qu'il comptait faire avec elle.
    Pour le moment, le lieu même s'il était pittoresque ne lui semblait pas si foufou que cela. C'est que le jeune homme provenait également d'un milieu plus ou moins pauvre d'un petit village où on s'occupait en aidant ses parents aux champs ou au moulin lorsqu'ils étaient de garde pour le duché. Il n'autorisa pas sa mémoire à le renvoyer si loin en arrière car si affronter son futur lui semblait déjà impossible, rajouter à cela le passé déboucherait sur un cuisant échec.
    Haut les coeurs ! Peut-être serait-elle contente de le voir. Sûrement même, bien que sa missive paressait plus morne que d'habitude ...
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Message par Amarante. Jeu 27 Juil - 14:13

Don. a écrit:Rien de "foufou" en effet.
Dans la piaule n'apparaissait qu'un lit, de triste allure. Aux cotés, une sorte de guéridon bancal et plus loin, contre le mur incertain une armoire. Piteuse.
La comtesse avait bien les moyens de se payer autre chose que cette chambre désastreuse, mais la flemme dont elle souffre et surtout l'esprit fantasque qui l'habite, forcent les actions saugrenues.
La porte s'ouvre donc sur un décor bien lugubre, aux teintes sombres, seule Dôn dépareille dans son ensemble d'un rouge puissant. L'une des plus jolies tenues qu'elle possède. Éclatante, percutante de vivacité.


Je suis ici.

C'était évident. Il lui fallait le répéter, comme pour rappeler encore mais cette fois à l'oral qu'elle savait oui, qu'il l'était là, cette dernière soirée en date. Dans sa chambre de veuve, sous ce lit dégueulant un amas de draps ayant vu défiler son passé à la désinvolture insolente. Un amour tendre et partagé, les discordes familiales, les coups d'un frère enragé, les larmes d'une perte irrémédiable, la passion d'un homme marié.. Et enfin, la tristesse d'un ami esseulé.

Il était ici.
Les mains occupées à maintenir ce qui pourrait sans doute délier les langues, aider à parler. Rire et pleurer peut être.


Entre, il n'y a pas de chaises. Même pas un tabouret, mais rien ne t'empêche de prendre place à mes cotés.
Le lit n'est pas confortable, mais nous n'allons pas dormir, alors qu'importe.


Débit de parole accéléré, comme pour éviter de le regarder, de songer à ce qu'elle a osé faire la dernière fois. Ce que lui n'a pas fait.
Lentement la jeune comtesse va prendre place au bord de la couche bien plus maigre que celle de Guingamp. Sans doute a t'elle vu bien pire celle ci. Bien plus aussi.

La senestre vient tapoter la place à ses cotés, les yeux prenant soin de ne croiser que leurs pieds.


Je suis heureuse que tu sois venu. C'est important de se retrouver, quoiqu'il arrive.
Le voyage est long. Revoir un visage ami est primordial pour ne pas perdre la tête.


Et c'est elle qui dit ça. Ouais.


La bouteille. Sur la petite table à nos cotés.
Elle tremble un peu, ménage la.

Inutile d'attendre qu'il s'exécute pour se lancer.

Je suis désolée.

Silence gênant.

Je n'aime pas te savoir mal.
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Message par Amarante. Jeu 27 Juil - 14:13

Tiernvael.de.kerdren a écrit:



    Rouge. Il déglutit. Était-ce voulu ? Il manqua de tout lâcher et s'enfuir en courant pour survivre à ces symboles empoisonnés. Peut-être ne le faisait-elle pas consciemment ? Mmmh. Et sa fuite de Guingamp n'était pas volontaire non plus peut-être ?
    Il accusa le coup silencieusement en se contentant de baisser les yeux comme pour s'assurer qu'il n'y paraisse rien dans le pénombre. Mais voilà, le jeune homme était peiné de la voir ainsi autant qu'il était heureux de pouvoir partager sa présence un tout petit peu. Un éclair lui brûla le cœur. Il n'avait pas mesuré la dernière fois comme le temps passe vite à ses côtés et comment il savait maîtriser leurs rencontres pour le rendre à chaque fois un peu plus fou d'amour.
    Malgré ses plaintes, elle savait tout et jouait insidieusement chacune de ses actions dans un but précis. Elle seule avait les clefs en main bien qu'il s'échinait à vouloir régler ce mariage de lui-même. Il n'avait en fait qu'à se laisser guider au fil de l'eau en espérant que le roc au bas de la chute ne soit pas si acéré qu'on le croit. Que les rapides le laissent entendre dans ce cri déchirant la plaine guimganpaise.


    Soit, se dit-il en allant jusqu'à elle. Faisait-il attention où il mettait les pieds ? Écoutait-il profondément le son de sa voix comme s'il se doutait que c'était la dernière fois ? Car les "il faut qu'on parle" ne sont jamais que des adieux prémédités. Si elle avait à lui annoncer qu'elle avait choisi un autre que lui, qu'elle le fasse vite. Il ne comprendrait de toute façon pas ses raisons dans cette affaire de cœur. Son entendement lui avait déjà signalé à maintes reprises ce qu'elle se devait de faire et s'ils étaient encore au même point c'était bien qu'elle renâclait à escalader cet escalier du Paradis. Peu importe. Peut-être le gravirait-il seul, dans ce cas ...

    Elle n'avait encore prononcé que trois mots et déjà tout un monde s'était formé devant ses yeux. La chambre fut oubliée pour laisser place à la mélodie chantante de sa voix espérée à nombreuses reprises ces derniers jours. La nuit lorsque tout est obscur, le jour lorsqu'il se surprend à vouloir sentir sa main dans la sienne au moins le temps d'une douce balade.

    Innocemment, il verse le vin dans les verres de manière adroite puis avise la petite table à ses côtés pour y déposer la bouteille. Avait-il remarqué ? La chambre d'auberge, la même obscurité et quelque part une tristesse semblable. Jusqu'à l'alcool au chevet, elle avait un peu de Lanceline en elle. Mais il n'osa pas en faire la remarque. Elle ne voulait pas savoir. Et de toute manière cela lui arracherait la gorge de le lui avouer.

    Et puis elle reprenait la parole, piquant son humour au vif. Voilà quelques jours qu'il n'avait eu de sourires francs et si celui-ci se fait en coin, une flamme dans le regard, il n'en demeure pas moins beau. Ainsi n'allaient-ils pas dormir ? Il n'en fallait pas plus pour amuser le garçon. Pour maintenir le contact visuel, il lui tendit son verre, plongeant son regard dans les abîmes bleutés de la Brune. Il semblait y voir l'Océan. Cela le confirma dans son idée de la laisser libre en le prenant pour époux. Tristes sont les tombes de ceux ayant eu l'hybris de vouloir apposer le joug sur les vagues déferlantes. Oui, Dana pouvait très bien vous couler des mains bien qu'elle soit ce qu'il y a de plus précieux pour vivre. A la place, bois un peu de ce vin ...
    Suivant le geste, il s'installa juste à côté d'elle. Elle semblait avoir encore des choses à dire. Il resta là, à écouter. A prendre ce qu'elle voulait bien lui donner pour l'heure, en hochant la tête. Quelques sourires également lorsqu'elle lui témoigne sa joie en le remettant aussitôt à sa place. Ami. Sérieusement ? N'était-il donc pas plus que cela ? Et les lettres, alors ?
    Suivant ses recommandations, il pose la bouteille avec douceur et fait volte-face en un clin d'oeil. Il approche son verre du sien pour qu'après leurs lèvres ce soient leur vin qu'ils partagent. Avait-il déjà bu avec elle ? Il n'en a pas souvenir. C'était toujours soit lui pour qu'elle le houspille, soit elle pour qu'il s'en occupe avec la tendresse de l'être aimant.


    Non, Dôn. Petit silence autoritaire. Je ne veux pas penser à tout cela. J'ai déjà l'impression que tu pars alors je ne veux gaspiller aucune de ces secondes auprès de toi.

    Tchin.

    Et puis ... Je ne vais pas mal quand tu es là. Ta présence suffit à soigner tous mes maux, confesse-t-il dans un nouvel étirement de lèvres. Mais dès lors que tu pars, le poison reprend ses droits, tu le sais.
    Buvons un peu. A nous. Trois. Quatre ? Au futur, chante-t-il avant de tremper ses lèvres en continuant à la regarder. Lisait-elle dans ses yeux son amour qu'il criait de la sorte ?

    Parlons donc de ce que je veux. Puisque tu le veux. Tu me diras ainsi ce que toi tu veux.
    Et puis tu vaux bien une énième déclaration d'amour non ? C'est ce que tu veux, non ?

    Plus doux, d'une voix suave, le Rossignol commence donc :
    Ce que je veux est bien simple en vérité. Ce n'est pas simplement ton bonheur, mais le voir, le partager. Je veux avoir une réelle place dans ta vie sans avoir à lutter pour rester à côté de toi. Pour moi, il n'y a que le mariage pour ce faire : ton mari te verra souvent et sera là pour toi en toute circonstance. Je te serais dévoué et chérirais chacune de tes joies et consolerais toutes tes peines. Le reste n'est là que pour toi, pour ce que tu recherches ...

    Allait-elle en dire plus ? Il continua :

    A ce propos j'ai suivi ton conseil et j'ai écrit à Equemont pour le rassurer à propos de ses craintes de te perdre, s'il pense tout comme moi. Je ne sais pas si tu as réellement besoin de savoir ce que je pense à ton sujet. J'imagine que le mieux est de connaître son avis sur ce que je propose. Je crois que s'il accepte, nous sommes tous gagnants : tu vivras ton amour brûlant avec lui, il te possédera toute entière et je profiterais de ta présence joyeuse autant que faire se peut pour construire une idylle sur quelque chose de plus solide que la passion. Oui oui, l'Amour te dit son léger silence. Tiens, je te montre si ... il se redresse légèrement et cherche machinalement dans ses collants pour lui sortir une copie de la missive, ... tu veux.

    Il la lui tend, tout en se couchant en travers du lit, se détachant d'elle. Ainsi, il pouvait l'observer totalement, si préoccupée si elle se met à lire, si belle lorsqu'elle lui offre un sourire. N'y avait-il vraiment pas là un peu de similarités dans sa manière d'agir ?
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Message par Amarante. Jeu 27 Juil - 14:14

Don. a écrit:Il a osé lui écrire.
Seul un sourire peut permettre de passer à autre chose, sans aborder le sujet directement. Ce qu'elle fait, ses lèvres s'étirent et viennent permettre à deux charmantes fossettes de percer les joues à l'arrondi enfantin.

Elle ne pensait pas vraiment qu'il était nécessaire de contacter Equemont, ou alors peut être aurait elle mieux fait de s'en charger elle même ? Le voulait- elle ? Peut être pas.
Pas tant que ça, il est si bon parfois d'être lâche et de se laisser porter par les autres, leurs actions et leurs décisions car après tout, qu'importe ce qu'elle veut vraiment, ce chemin est certainement sans issue possible.
Avant même de lire, la peur lui empoigne le ventre, Salar est un jaloux. Un jaloux fou, mais bien trop fier pour en faire part. La découverte de ces lignes le tueront progressivement tant il se fera des idées sur le voyage de sa maîtresse et il ragera, avant de tomber en larmoiements silencieux, seul. Il sera par la suite cinglant, et voudra certainement la voir disparaître de sa vie.
Les doigts enserrent l'arête de la feuille, la froissant fatalement. Un peu. Et les larmes qui ne viennent jamais assez, se contiennent et disparaissent avant même d’apparaître lorsqu'elle se tourne à nouveau vers Tiernvaël, à la fin de sa lecture.

Cacher son désarroi est bien difficile, mais tricher est vital si aucun mal ne veut être fait.


J'ignore s'il te répondra.

S'il ne compte pas le faire, est-ce que toute cette histoire se retrouve en suspend ?


Et Lanceline ?

C'est bien la première fois que ce nom est prononcé ailleurs que dans le petit salon en compagnie de l'époux de cette dernière.

Je crois que tu as oublié ce point capital, que tu cites pourtant dans ta lettre.
Il est fatigué d'elle. Il en est amoureux, bien sûr. Il estime que c'est une femme formidable, et il a certainement toute les raisons de le penser, mais après moult tentatives pour la récupérer, elle recule.
Il a beaucoup de défauts, il a fait énormément d'erreurs mais force est de constater qu'il a aussi fait des efforts pour qu'elle lui revienne. Et avec elle, leur fils.


C'est sans doute légèrement annexer le sujet que de le lancer sur celui-ci, mais Dana songe à la globalité de la situation.

Nous voir ensemble, lui donnera l'envie de reprendre sa place ? Sa place d'épouse de souverain. J'en doute.
Et.. Et peut être qu'il m'oubliera, alors...


Inconsciemment, parler d'elle, de lui, d'eux en général, rend la comtesse nerveuse. Et malheureuse. Perdre Equemont serait encore une épreuve difficile à surmonter, elle n'avait vraiment pas besoin de cela, oh non...
Ne pas pleurer d'angoisse fut déjà difficile, mais lorsqu'il faut s'exprimer ouvertement, sans pouvoir fuir par un quelconque subterfuge, le contexte est bien plus lourd à vivre. Le verre d'alcool en main, la tête pivote pour retrouver sa place initiale et ainsi ne rien montrer au Kerdren qui prend place à ses arrières, allongé.
Ses lèvres se paralysent légèrement lors qu’enfin elle porte le verre à sa bouche, aucun mot supplémentaire ne parviendra à s'échapper. Le vin se répand progressivement, anesthésiant tout par son seul passage. Il est rare de voir la brune boire, le goût de l'alcool ne lui plait guère, même lorsqu'on le vante léger, pour ses papilles c'est trop insidieux et pourtant violent. Si parfois elle se permet quelques gorgées c'est uniquement pour se donner l'impression de prendre du courage où il n'y en a pas. Puiser des ressources là, où généralement on ne s'aventure pas.

L'abysse bleu de ses pupilles, détaille le parquet irrégulier. L'inquiétude, venue lui enserrer le cœur, reste muette. Il a annoncé ce qu'il voulait, l'a même lancé au visage du Grand Duc. Et elle ? Que veut elle ?
Rester seule ? Sordide. Vouloir rester seule c'est une pulsion, ça ne dure qu'un temps. Et puis... C'est terriblement morbide.
Ne faut il pas avoir vécu dans le néant, le rien pour avoir peur d'un panel de possibilités ? Si jeune, Dana avait pourtant l'impression de ne jamais avoir le droit à une proximité normale. Non, elle avait vibré et pourtant la peur lui prenait les tripes dès qu'une nouvelle possibilité de vie s'offrait à la sienne.

Ils devaient parler.
Il n'y a que lui qui y parvient pour l'instant.
Silence devant un récipient au contenu rouge et sucré, si elle poursuit ainsi, il va finir par la secouer.
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Message par Amarante. Jeu 27 Juil - 14:14

Tiernvael.de.kerdren a écrit:

    Passer autre chose ? Se le pouvait elle réellement ? Ne restait-elle pas bloquée dans un monde entre ses rêves, la réalité et ses cauchemars, venant tour à tour la harceler sans repos ? Combien de fois avait-elle sourit ces derniers jours ? Trop peut-être. Combien de fois avait-elle pleuré en y pensant, combien de fois avait-elle voulu lui faire l'amour ? Trop. Tout, dans l'excès. Et elle restait là comme une dystopique sur son lit en attendant que le jour passe et qu'elle arrive au bon qui la délivrera. Elle a vraiment tout d'une petite princesse, donc.
    Mais ce n'était pas ainsi que ça marchait. Car deux princes étaient en bas de la tour et seule une clé semblait pouvoir aider l'élu à l'atteindre. Oui mais voilà, un blond l'avait eu pour déboucher sur un escalier aux marches défoncées et dont certains pans étaient même totalement manquant. De l'autre côté de la meurtrière, l'Autre improvisait une escalade peu courante en grimpant de prime abord sur la glycine de l'amitié puis le long des pierres froides des sentiments non partagés, entre lesquelles ont pouvait agréablement poser une phalange pour se reposer en toute tranquillité. Tous les deux essayaient de ne pas penser à la chute sachant très bien qu'elle serait fatale surtout si dans un moment extrême, on entendait son adversaire parvenir à déceler le futur de la Harscouët de sa prison périlleuse. Comprenez que ni l'un ni l'autre ne rechignait à l'effort jusqu'au point d’échafauder un plan pour une ascension mixte car le pire était que la jeune femme regardait sa montre en se demandant si on l'avait oublié. S'ils étaient encore en train de monter tout dévoué qu'ils sont pour venir la charmer de leurs beaux cheveux de princes charmants. Non. Pas même un sourire taquin pourrait parvenir à lui faire oublier ça. Elle vivait pour cela. Elle l'avait choisi. Ou du moins son absence de choix induisait cet état de perdition où deux mains tendues s'échappaient de l'épaisse couche de glace pour s'agripper à elle alors qu'elle ne faisait que nager sous l'eau depuis un moment. Et alors ? Qu'y a-t-il de mal à vouloir jouer la sirène ? C'est que justement ils craignaient aussi pour sa sécurité en se laissant voguer de la sorte sans songer qu'elle puisse dériver d'eux.

    Malgré tous ses efforts, l'anxiété de la situation, l'atmosphère pesant et les regards fuyants de la demoiselle semblent indiquer qu'elle souffre. Jouant le jeu, Tiernvaël fait semblant de ne pas s'en rendre compte. Prince des ténèbres, donc ? Puisqu'il la laissait ainsi jouer avec le couteau qu'elle s'enfonçait plus profondément dans la peau en découvrant de nouvelles douleurs ou en les rendant plus fortes dans sa chair. Elle avait droit au plaisir personnel de se faire mal à côté d'un autre en tentant de le lui cacher innocemment sa vilenie.
    Perte de confiance ? Croyait-elle réellement qu'elle pouvait rester insensible ? La question lui brûlait les lèvres pour qu'elle laisse s'échapper un torrent de flammes à le carboniser en un clin d'oeil. « C'est tout ce que ça te fait ? » Qu'en penses-tu ? Qu'il a cherché ainsi à te détruire ? As-tu écris à Lanceline, toi, pour la parsemer de doutes lorsqu'elle était au loin ? Dis moi, Dôn, combien de démons danseront autour de son bûcher ce soir dans tes hantises ?

      Mmmh. Je n'aurais sans doute pas de réponse, non. Mais toi oui. Deviendra-t-il violent ? Essayera-t-il de marquer ton corps pendant qu'il le peut encore en laissant ton âme libre.


    Elle demandait des précisions. Il savait qu'évoquer la Blonde brusquerait les cartes de chacun se demandant comment il avait pu l'avoir dans son jeu. La partie n'était-elle pas assez compliquée comme cela ? Devait-on ajouter un belligérant supplémentaire pour mettre des anneaux dans les bonnes mains ? Jusqu'où son imagination la menait-elle malgré les mots rassurants du Collanté ? Pas le temps de répondre. Elle enchaînait en critiquant son raisonnement ? Odieuse. Il sourit.

      Rappelle toi que tout est au point mort. Les tentatives restent infructueuses car tout se fait doucement. Elle broie du noir chaque jour et tant qu'elle n'a pas retrouvé un peu de son esprit, elle refusera.
      Pour moi, Lanceline n'est pas une épine dans cette affaire. C'est très simple mais chacun essaye de tout compliquer : Equemont et Lanceline restent mariés et s'expliquent pour que la confiance revienne entre eux. Pour qu'ils comprennent que leurs sentiments n'entrent pas en contradiction de ceux qu'ils ont pour les autres.
      Nous, nous nous marions car nous possédons déjà la confiance nécessaire pour comprendre chacune de nos actions et profiter de l'amour d'un mariage.
      Equemont et toi, vivez votre idylle passionnément en laissant de côté les craintes passées dans un climat nettement plus propice à l'exaltation des sens.
      Chacun de notre côté nous faisons ce qui nous plaît.


    Il laisse un temps de pause pour qu'elle puisse exprimer les peurs dont il parlait. Sens-tu combien de coups d'avance il a sur tes pensées ? Il se redresse et place une main sur son épaule opposée pour l'attirer doucement contre son torse, déposant un baiser docile dans ses cheveux.
    Il souffle donc :

      Equemont n'oubliera pas. Je crois qu'il fait aussi bien la différence entre toi et Lanceline que je la fais entre lui et moi. Une pour le jour et l'autre pour la nuit, c'est ça ? Chacun a des rapports particuliers qui légitiment sa relation. Pourquoi vouloir tout détruire alors ? Tu connais la jalousie non ?


    Sa main se détache de l'épaule pour caresser avec tendresse le dos de son amour. Laisse donc s'échapper toutes tes inquiétudes pour mettre à mal le paradigme que j'ai bâti pour toi ? Essaye alors d'ébranler les fondations de ce qui pourrait devenir tes jours si seulement tu l'acceptais. Si chacun permettait à l'autre d'être heureux en prenant le risque de ne pas l'être. Mais pourquoi éprouver le doute ? Pourquoi le laisser enserrer ta vie ? Les tragédies ne suffisent-elles plus à être lues pour comprendre la plus pure des solutions ?

    Sa tête se repose contre la sienne. Il regarde également le sol. Les griffures sur le parquet et les irrégularités des planches. Peut-être que d'ici quelques temps on verrait à travers. Sans doute qu'il s'affaisserait également laissant les murs hisser les bords lorsque le reste ne demande qu'à se reposer sur la terre. Quelques tremblements de terre plus loin et un incendie régleront l'affaire à toute la maison pour laisser place à de nouvelles.

      D'une voix pleine de douceur, il conclue comme elle l'avait fait sur le banc à défaut qu'il ne la crucifiait pas mais laisser voler ses petites ailes d'espérance : Tu sais, Dana, je crois qu'il suffirait simplement d'une once d'abnégation. Ses lèvres se portent à son verre, sûr de lui.


    Oui. Cela permettait même aux sirènes de devenir humaines pour partager leurs vies, laissant les anciennes au bord de l'eau, avec des ducs qui auraient refusé de perdre des terres en devenant un triton. Tout y revient et pourtant personne ne l'a encore compris.
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Message par Amarante. Jeu 27 Juil - 14:14

Don. a écrit:Une once d'abnégation ?

Mais justement, c'est ce qu'elle se permettait au jour le jour, depuis qu'elle avait croisé le chemin du Salar dans cette arène. Lorsqu'il lui lança le pire des regards haineux, là, bien installé sur son cheval et qu'elle, au contraire l'invita au sourire.
Elle n'avait jamais su pourquoi la trêve avait été osée ce soir là.
Pourquoi avait il pris la peine de lui écrire, de l'inviter à la nuit tombée dans cet endroit l'ayant vu perdre par la suite.
Pourquoi lui avait il offert cette épée ? La laissant seule, à réfléchir sur ce présent si précieux, mais lourd de sens.
N'avait elle pas fait preuve d'abnégation, lorsqu'ils se sont donnés à nouveau rendez vous, à Rohan cette fois-ci ? Lors-qu’après s'être dévoré des yeux durant de longues heures, tout en échangeant sur l'avenir d'un potentiel mandat de Grand Duc il avait exécuté ce geste qu'elle n'aurait jamais osé se permettre ?

N'est ce donc pas de l'égoïsme lorsque le Salar, confiant s'empare doucement du menton de l'ingénue et lui baise les lèvres signant alors le commencement d'un nouveau "eux" ?
Elle aurait pu refuser l'offrande, refuser de le revoir, refuser de se laisser embrasser et refuser ses avances. Mais rien n'a été fait, car d'abnégation, Dôn en a fait preuve, tout au long de sa relation avec Equemont.
Salomon était la preuve ultime de cette accaparement sentimental. Il avait été conçu dans la passion la plus vive qu'il soit, et attendu dans la tendresse d'une mère et la fierté d'un père. De bâtard il n'existait pas avant qu'il ne vienne au monde.

Les paroles de Tiernvaël bousculèrent l'indécise, elles avaient le soudain pouvoir de l'indigner et l'inconfort de cette conversation était tel, que Kerdren n'avait peut être pas pas fait le bon choix en attirant son amour à lui.
La joue tachetée de sons, trouve - non sans rechigner - le poitrail de l'ami étoilé. Il sent bon. Tant que la jeune femme se laisse aller à ce nouvel accueil, tendre et aimant pour quelques instants seulement.

Que pouvait elle bien répondre ? Là, présentement, tout ce dont elle a envie c'est de pleurer contre la flanc ami, avant de l'écraser pour que plus jamais il ne puisse lui dire ce genre de choses.
Laisser enfin sortir toutes ces émotions depuis trop longtemps retenues prisonnières, et pourtant, comme toujours, aucunes larmes ne viendra. Aucune n'osera prouver la faiblesse de cette si jeune fille, qui ne comprend décidément rien à la vie. Gwilherm disait toujours " Ils se font tous petits, devant cette poupée" combien avait il tort ! Qu'avait elle en elle qui permettait de si grands désastres à chaque prise de décision sentimentale ?

Il y avait bien longtemps déjà qu'avait saigné son innocence, comment pouvait elle encore se dire que le mérite d'un amour juste était acceptable ? Ne pouvait elle pas simplement dire oui, et tout serait alors terminé ?
Non. Non, et non ! Dôn était ainsi, fantasque certes, mais torturée plus encore et c'est soudainement alors qu'elle se redresse, devinant le sourire sur le visage du blondin avant même qu'elle ne vienne le dévisager.
Peau à peau terminé, pour laisser place à un tête à tête déterminé.


Nous faisons tous preuve d'abnégation dans cette histoire.

Brutalement et sans raison apparente autre que la dernière phrase prononcée, la comtesse lance sa dextre factice en direction du verre déjà arrivé à destination des lèvres du Kerdren.
Il n'a sans doute pas le temps de boire que tout vole en éclat, la colère s'est emparé de la Spontus, ne pouvait il pas simplement se taire, comme elle s'était appliqué à le faire à Guingamp ? Pourquoi fallait il qu'il cause autant, sur tout ? Pourquoi voulait il forcer sa semblable à faire de même ? Ne voyait il pas qu'imposer, ne pouvait que frustrer ? La rendre folle ?

Le regard glisse vers tout ce liquide rouge qui s'étend alors sur le torse de Tiernvaël, c'est un flash-back écœurant.
Tout lui revient en tête, la tenancière, l'ami Gui, Don Benev, La Bretagne et surtout cette si belle robe blanche, déchiquetée de tous cotés et cette tâche. Trop large, prenant trop de place. Tout ce sang, versé et provoquant l'abandon d'une triste enfant.

Apeurée par cette vision d'horreur, ce passé qui dévore tout sur son passage, la silhouette féminine se détache de celle qui l'a amoureusement enlacé plus tôt, à sa gauche une fenêtre branlante et à sa droite la seule issue de secours, l'unique porte de sortie. Les bottines reculent alors dans le but de quitter cette pièce, mais le corps n'est pas encore dressé que la brune bascule en arrière et se retrouve au sol, sans comprendre que ses jambes ne répondent plus à ses commandements. Pantin désenchanté ayant perdu ses filets, le dos contre le plancher, un seul geste parvient à s'exécuter. Celui de brandir son avant bras droit devant elle, en guise de protection.


Dégage !


Elle est dingue, c'est assuré.
Délire passager.
La colère, l'alcool versé, le souvenir ensanglanté. tout ça ne solutionnera rien.

Les yeux sévères et les lèvres fébriles de peur, Dôn récupère sa raison petit à petit. Elle ne remarque pas si son ami fait un geste vers elle, ou s'il reste là, interdit par cette scène sans explication possible. Bref épisode qui n'aura fait que rallonger ou écourter leur entrevue, mais de réponse claire, il n'y aura pas. Qu'attendait il de toute manière, si ce n'est celle de l'être qu'elle aime à en perdre la raison ?


Non..

Non... Il faut que tu m'excuses.
Je.. Je ne sais pas ce qui m'a pris, je ne veux pas que tu partes, reste là.


Pelotine est toujours là, quoiqu'il arrive. Il faut bien le croire.
Vêtue de cette superbe robe d'un blanc éclatant, elle veille mais déraisonne, au gré de ses envies.
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Message par Amarante. Jeu 27 Juil - 14:15

Tiernvael.de.kerdren a écrit:



    Le silence. Toujours. Elle ne fait rien et attend. Pourtant il parle et tente de la chercher dans ses retranchements, de la pousser à lui expliquer ce qu'elle vit comme lorsqu'elle le faisait naturellement entre les attentions amoureuses du Collanté pour lui raconter ses fautes auprès de l'homme marié.
    Abnégation. Qu'avait-elle perdu ? A quoi avait-elle renoncé lorsqu'elle s'était tournée toute entière vers cet homme qui a déjà tout ? Sa famille qui la maudissait déjà pour Gwilherm ? Ou peut-être le dévouement trop amical du Collanté ? Sa tranquillité au profit des Grands Offices de l'Etat ? La pauvreté pour les belles terres de son mari ? Qu'avait-elle donc laissé de côté si ce n'est ce pauvre être qui s'accroche désespérément à toi de par la promesse originelle bercée dans un amour maternel et désormais noyé dans une tâche sanguinolente du reste de transe dans laquelle il était.
    Avant d'être heurté, ses sourcils se froncent par le froid de son affirmation. Aucune preuve ne vient étayer l'argumentaire d'un Kerdraon qui déclame ce qui lui plaît avant de tomber dans l'oubli.

    Tous ?
    Elle, la question demeure entière lorsqu'elle a pris comme une sangsue la vie d'un autre, devant se nourrir de manière impie plutôt que de vivre normalement. Trop d'égocentrisme, voyons. Il ne fallait pas qu'on l'oublie.
    Lui ? Se fichant pas mal de son épouse, de ses enfants et de leurs futurs, à tous. Il avait goûté à ses dépends le plaisir d'une autre en revenant à son naturel de grand seigneur d'aujourd'hui qui consomme sans raison ce qu'il y a de bon sans se préoccuper du reste que sa propre joie dans l'instant. Il avait pris nombre gorgées de ce calice impur où se bandaient ses muscles pour le garder contre lui. Non, on n'allait tout de même pas l'aider à le porter alors même qu'il tremble et le tient du mieux qu'il peut dans sa chute : on risquerait donc de le lui voler, cette eau à son nom. Trop de contrôle, voyons. Quoi ? Un Grand-Duc ne pouvait pas imposer à son cheptel une prison de pensées ?
    Elle. Qui désormais passait ses jours à la fenêtre à lire des histoires qu'elle ne croit plus. A se balader sur un cheval en manquant de tomber à chaque instant. A songer à une sublime vengeance pour épancher sa soif vide de sens après avoir laissé s'échapper le bonheur. Trop d'orgueil, voyons, pour prononcer un pardon anodin quand bien même la douleur était là mais la compréhension au milieu comme une sorte de frontière pour éviter que tout s'arrache et se délite.

    Le roman s'achève ici. Les pages sont déchirées par ces fous trop imbus d'eux mêmes pour pouvoir être heureux. Des fragments pourraient se retrouver si encore on possédait l'envie de recoller le tout. Mais combien de temps avec que six mains griffues arrachent l'ensemble à même la reliure en se laissant aller à tous les sentiments possibles. Car broyer est quelque chose qu'on peut faire en riant, en pleurant ou même dans le silence. On ne distinguait même plus le début de leur histoire. Elle avait perdu de vue la raison de sa présence. Ils se fichaient de lui. Ce n'était qu'une mascarade. Lanceline savait qu'elle pouvait revenir à la vie et trouver un amant voire même un mari si le coeur lui en disait. Ou s'occuper de ses enfants. Dôn connaissait la réponse au destin du Collanté mais se refusait de le lui dire préférant s'amuser à meurtrir cet être qui s'allonge devant elle afin d'en abuser. Comment refuser de détruire ce qui si gentiment s'offre ? Equemont qui jetait l'usé pour prendre du nouveau tout en laissant l'ombre d'une chance au hasard rien que pour la beauté du geste avant de tout balayer d'un signe de tête.
    Rassemblé autour d'elle dans cette chambre pittoresque, il y avait bien Pelotine dans son linceul. Il y avait leurs soirées d'été à rire en compagnie du futur beau père. Le bébé, le départ en Bourgogne ... Il y avait les nuits passées ensemble sous les étoiles. Il y avait les promesses de falaise et les soutien dans les moments de doute ou encore les colères d'alcool ou de jalousie avec son frère. Il y avait son lancement politique calme, presque absent, dans un conseil survolté, et le retour d’ascenseur débordant d'énergie, aimant, toujours. Là, c'était son début au Collège d'Armes. Ici les beaux témoignages pour ses réussites artistiques. On trouvait encore des souvenirs de Saint-Brieuc, Guénolé enfant qui s'amusait avec le Kerdren, les draps de la jeune fille.
    Et au centre, elle était là, allongée, attendant sans doute son heure.

    A côté, Tiernvaël avait réagit promptement. Le coup porté n'avait pas été anticipé. Il se raidit et s'éloigne en se demandant ce que cela signifiait. Ce à quoi elle répondait avec véhémence avant même qu'un son sorte de sa bouche. Sa lèvre, brisée, comme les éclats de leur relation par terre. Il reste, sans comprendre.
    Puis vient bien vite la cavalcade des émotions violentes. La honte d'abord lui chauffe les tympans pour se réfugier dans ses tempes. La colère se niche dans son front. Ses traits se serrent puis se fige. Il la toise de sa taille modeste mais sublimée par sa finesse. Que faire ?
    Lever le menton. Ne rien faire sinon que lui intimer de revenir à sa place ?
    Lui cracher au visage en la traitant de catin bretonne avant de s'enfuir pour tirer un trait sur son passé ?
    Tomber à genoux sous la violence de ses actes. Le visage défait. Les pensées éteintes. Soudain les mains se posent sur elle. Le câlin dure un peu et elle tente de se débattre mais bientôt elle se calme, les yeux ouverts avant de trouver sa place dans le jardin qu'elle aime tant.
    Non. Elle mérite mieux, voyons. Ne te rappelles-tu pas à quel point elle pense seulement à sa pauvre petite personne de nobliote parvenue ? Une main fermement posée sur la bouche qui l'avait détruit. Puis le poignard de la chaussure détachant de son corps sa tête horrible après un effort d'une violence inouïe. Tenue par les cheveux, on fracasserait l'ensemble de sa chambre pour imprimer avec son visage les heures de tristesse qu'il avait provoqué. Le bois éclaterait dans sa peau provoquant des échardes de la longueur d'une phalange. La poussière se collerait à la mélasse sanguinolente des cheveux collés contre les restes de sa joue. Les os se rompraient dans le cri inhumain après cette rage sans nom qui verrait s'échapper par la fenêtre la tête difforme dont une grande mèche restait dans sa main afin d'être remplacée par une forêt en verre fichée là.
    Lui rendre la monnaie de sa pièce en attrapant la bouteille d'une main tout en se mettant à califourchon sur elle puis en la forçant à ingérer le reste jusqu'à l'étouffer et achever sa peine en pressant le tout dans sa gorge profonde.
    Des milliers de morts plus dérangeantes les unes que les autres passèrent devant les yeux vitreux du blond, désemparé.


      *clic.*


    La porte est refermée soigneusement. Elle dort paisiblement. TARADADA.[/R.P.]
Amarante.
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