L'appartement de Rennes

Rennes, Rue de la Psalette ...

Don. a écrit:Il pleut comme vache qui pisse.
Dôn a marché toute la nuit dernière, et une grande partie de la journée aussi.
Les bottes en cuir doux de la duchesse sont trempées, et ne parlons même pas de la vesture...

Infâme, la pluie sait aussi être une alliée et lorsque Dôn frappe à la porte qui mène à l'appartement de son amie, par chance l'eau camoufle les larmes que celle-ci a versé ces dernières heures.

Amarante...
Ouvrez...

L'énergie n'était plus et c'est épuisée que la jeune femme s'adosse au mur pour se maintenir debout. Le visage souillé de pleurs et de pluie accueille encore cette providence abusive que lui offre le ciel en ce jour.
Sa main gauche vient soutenir un ventre, qui prend doucement une forme arrondie sous ses robes pourtant encore bien opulentes du fait de son rang et de la saison. Elle caresse ce petit être qui s'est imposé là sans qu'elle ne veuille, cajole ce petit intrus qui en s'immiscant là ne lui facilité pas la vie pour les temps actuels et à venir.

La fièvre s'invitant lors de l'attente vient lui prendre les lèvres qu'elle a brûlantes, puis le front inondé par les mèches brunes et ruisselantes.
Suffocation légère pour un mal être bien peu évident pour celui qui ne sait pas, qui ne devine pas...

La fatigue est cinglante, l'épuisement et le sentiment de solitude le sont aussi.
Ecouter Amarante, venir et se reposer...

Un peu.

Ysil a écrit:Ils avaient galopé longtemps pour rejoindre Roazhon, et ils étaient enfin arrivés. Ils ... Alban, le fidèle garde, Erin, Than et elle-même, Ysil ... étaient dans un état de fatigue avancée, les vêtements crottés d'avoir fait tout ce chemin par temps venteux et pluvieux, ils étaient transis de froid, leurs pelisses trempées .... bref, ils n'avaient qu'une hâte : qu'Amarante leur ouvre les portes de sa résidence rennaise.

Ysil avise le lourd heurtoir à tête de ... de quoi d'ailleurs ? l'on dirait la tête d'une gargouille ... la jeune femme se frotte les yeux et secoue la tête ... elle est tellement fatiguée qu'elle ne reconnaîtrait même pas sa propre mère, Dieu l'ait en sa Sainte Garde !

Elle frappe le heurtoir contre le bois massif de la porte.

Amarante. a écrit:

[ Avec Dana, avant l’arrivée d’Ysil ]

Il était tard, il pleuvait sans discontinuer depuis maintenant plusieurs jours et cela était vraiment déprimant … Dana l’inquiétait un peu, elle l’avait vu fatiguée. Être Duchesse, n’était peut-être pas une bonne idée pour la frêle jeune femme qu’elle était …

Son essai musical n’ayant pas été fructueux, ce qui sans un instructeur digne de ce nom sera épique pour elle, elle avait posé sa harpe dans un coin de la pièce … Elle s’était alors installée dans un fauteuil près du feu à lire un livre …
On ne pouvait pas dire qu’elle était vraiment concentrée sur ce qu’elle lisait. La lueur vacillante de la bougie et le bruit de la pluie battant contre la fenêtre, lui donnaient presque envie de dormir …

Amarante...
Ouvrez...

Mais un coup sur la porte la fit sursauter. Elle posa son livre et se leva pour aller ouvrir la porte … Elle vit alors une Dana trempée comme une souche et fatigué contre le mur. Elle la fit vite entrer et referma derrière elle …

Oh ! Dana … Mais vous allez attraper la mort ! Venez vite vous sécher …

Elle interpella Galadrielle pour lui demander serviette et vêtement sec et elle l’entraîna près de la cheminée et commença à la dévêtir, puis à la sécher …

M’enfin Dana, mais qu’est-ce qui vous a pris ? Voulez-vous un bain ?

[ … ]
[ … ]
[ … ]

[ Plusieurs jours après, arrivée d’Ysil et … Des autres ? ]

Elle avait demandé à Erin et Alban de venir à Rennes avec sa cousine et son oncle. Elle savait qu’Erin irait surement chez elle, mais elle attendait sa cousine et son oncle … Ce qui, ne tarda pas en fait … Au petit matin de ce samedi, le heurtoir frappa contre l’huis de bois lourd …
C’était Galadrielle qui alla ouvrir et introduisit sa cousine …

Madame ? Votre cousine est là …

La servante s’éloigna pour laisser les deux, ou trois avec Dana, voir plus, parler ensemble …

Ah ! Ysil, te voilà enfin … Vous avez fait bon voyage ?

Don. a écrit:Un bain fut bénéfique.
Le repos aussi.
Mais la venue de tous les briochins bien plus encore.

Ysil particulièrement, savait apporter cette touche de fraicheur dont la duchesse avant grandement besoin ces derniers temps.
Revoir Alban aussi, malgré leur éloignement indéniable serait pour elle source de réconfort. Il pourrait dire ou faire ce qu'il veut, rayer un passif en commun bien trop bref n'était pas aussi facile, il avait été lié à elle et ne pourrait s'en défaire aussi simplement que souhaité.
Quant à Erin, même si l'affection ne naitrait peut être jamais, son arrivée serait accueillie avec un sourire, même s'il serait moindre qu'à celui de l'approche de Thancrède.

Le vieil homme avait toute son affection. Il était synonyme d'appaisement et ce que la pauvre jeune femme attendait c'était uniquement cela. De l'appaisement, de la compréhension, du calme et de l'écoute.

Rennes était bien triste, et c'est donc avec un léger sourire de ravissement que l'arrivée de la troupe se fait réceptionner.

Oh, quelle joie de vous voir.
Vous allez rompre la monotonie des lieux, vous n'imaginez pas.

Guénolé, installé sagement sur un siège, près des genoux de sa mère, se mit à sourire lui aussi quant il eu compris qu'il ne serait plus tout seul avec les deux jeunes femmes, qui - il fallait l'avouer - n'étaient pas des plus joviales ces derniers jours.

Ysil a écrit:Ysil entra dès que la porte lui fut ouverte. Sans plus se préoccuper du reste de la troupe, elle suivit la servante, et entra dans le petit salon où se trouvaient Amarante et la Duchesse, Dôn de Kerdraon.

Ah ! Ysil, te voilà enfin … Vous avez fait bon voyage ?

Demat ma cousine ! Oui nous avons fait bon voyage, si l'on peut dire, tant le vent et la pluie nous ont accompagné tout du long ... D'ailleurs, je suis trempée et si tu le veux bien, je ne tarderai pas à te demander congé pour aller me changer ....

Elle se tourna vers la Duchesse et s'inclina : Demat, Votre Grâce, comment allez-vous, depuis tout ce temps ?

Oh, quelle joie de vous voir.
Vous allez rompre la monotonie des lieux, vous n'imaginez pas.

Trugarez, Duchesse, pour votre accueil ! Je vois que Guénolé vous a accompagné ... si le loisir m'en est donné, je pourrai peut-être m'en occuper un peu, si vous le permettez ...

Amy, puis-je te demander congé ? ... il faut vraiment que je me change ...

Ysil a écrit:[quelques jours après ...]

Ysil avait élu domicile chez sa cousine, et, avait accompagné chaque soir les défenseurs briochins sur les remparts de la ville.
La journée, elle se rendait à l'église, puis rentrait chez sa cousine et passait de longs moments avec la Duchesse, son fils et Amy, à bavarder de tout et de rien.
Ces moments partagés l'emplissaient de sérénité, et cela semblait être le cas pour tous.

Ce jour là, à la demande d'Amy, elle prépara son maigre bagage, et se tint prête à reprendre la route, en compagnie du groupe avec lequel elle était arrivée.

Ysil a écrit:[quelques jours ont passé ...]

Elles avaient à peine passé trois jours à Felger, que déjà elles avaient été rappelées à la défense de Roazhon.
Elles s'étaient à nouveau installées chez Amarante, et se reposaient avant de prendre leur tour de garde sur les remparts. Ysil priait pour que ce ne fut qu'une fausse alerte, tandis qu'Amarante donnait des ordres pour qu'un feu soit allumé dans la cheminée du salon.
La Duchesse, quant à elle, devait être occupée avec les autorités rennaises, car elles ne l'avaient pas trouvé à la résidence lors de leur retour. Elle avait, cependant, laissé son fils à la garde des serviteurs d'Amarante, et Ysil se dit qu'elle allait lui tenir compagnie en attendant le retour de sa mère.

Amarante. a écrit:Rennes ... La brune n'avait pas pensé y revenir aussi vite. Du moins pas au bout de quelques jours seulement ... Elle avait apprécié Fougères et avait pris la décision de s'y installer. La ville était certes calme, mais au moins les désaccords et la mauvaise ambiance, n'avait pas lieu d'être là-bas ... Elle adorait Sant Breig*, mais cette ville avait changé et pas en bien ... Cela ne lui convenait plus et voilà pourquoi, elle avait décidé d'en partir, mais jusqu'à maintenant, elle ne savait pas où s'installer ... La chose était désormais réglée ...

Il faisait bon dans son appartement. Emrik avait chauffé toutes les pièces et la nuit de voyage n'était plus qu'un mauvais souvenir ... Défendre ? Très peu pour elle, mais elle ferait quand même tour sur les remparts, histoire d'apporter ses yeux en suppléments. Mais pour le moment, elle avait pris sa harpe et s'exerçait un peu devant les oreilles écorchées de sa cousine et de Guénolé ...

Les pauvres ...

Elle allait vraiment avoir besoin d'un professeur ...

Amarante. a écrit:À peine arrivée que la brune, fortement agacée, vint prendre quelques affaires et de partir comme elle était venu. Elle fulminait et c'était peu de le dire.
Les hommes lui sortaient par les trous de nez et gravement en plus !
Les têtus et borné qui mettaient de la mauvaise ambiance les premiers.
La voilà donc qui sortait de son appartement pour reprendre la route sur un coup de tête.
La faute à Equemont qui se pensait bien-pensant à la science infuse ...
Si elle avait été un homme, elle lui aurait mis sur la gueule, mais comme elle était femme, elle avait simplement claqué la porte en maugréant tout ce qu'elle savait ...
La voilà partie et elle ne reviendrait que quand elle serait calmée ... Parce que le Salar avait ce don de l'énerver en un rien de temps !

Seule Dana savait qu'elle était partie, car la brune lui avait envoyé un mot ...

[rp]À Don. Date d'envoi Le 22 Février 1464 à 22h36
Objet il a réussi

Noz vat Dana,

Vous pourrez dire merci au Salar !
Je retourne à Fougères.
Marre de le voir.
Voilà de quoi je parle quand je parle de mauvaise ambiance.
Il est le premier concerné.
Je reviendrais quand je serais calmé.

A.[/rp]

Amarante. a écrit:Rennes ...

Cette fois, c'était la bonne, la brune en avait assez de déménager. Elle resterait ici dans la capitale et quand elle voudrait de la tranquillité et de la fraîcheur, elle irait à Brélidy ... Elle s'était cassé le nez à essayer de faire quelque chose pour Fougères et bien, on ne l'y reprendrait plus ...

Les chariots de meubles venant de Fougères étaient partis quelques heures avant elle, mais tout n'était pas encore en place. L'avantage étant que l'appartement était quand même plus grand que sa demeure de Fougères et que tout, ou presque serait installé ici lieu ... Il ne lui restait plus qu'à finir la décoration et quelques rangements avec ses gens et elle pourrait enfin se poser ...

Elle prit pourtant le temps, d'envoyer un courrier à Brélidy pour faire revenir les enfants ... Sa fille lui manquait et c'était peu de le dire ...

Arwenn ? Aidez-moi à déplacer cette table ...

La vie suivait son cours, même si un gros vide était toujours présent dans son cœur ...

Ysil a écrit:De retour en Breizh, Ysil avait suivi sa cousine Amarante, et les deux jeunes femmes reprenaient possession de l'appartement d'Amy.

Ysil laissa Amarante écrire ses différents courriers, avant de l'interrompre.

Dis-moi, nous ne devrons pas tarder à nous préparer pour nous rendre à Nantes. Nous devons assister à la cérémonie du Sacre du Grand Duc, Equemont du Salar.
Je vais emporter la robe bleue, que tu m'as offerte ... t'en souviens-tu ? Je pense qu'elle ne déparera pas parmi toutes les tenues de ces nobles dames ...

Ysil a écrit:Elles étaient de retour à Nantes. Le Sacre du Salar s'était terminé de mauvaise façon. Ysil n'avait pas encore compris comment un malandrin avait pu se glisser dans l'assistance et attenter à la vie du Grand duc.
De plus, Kory avait retrouvé, par hasard, le carquois et les flèches ayant servi à l'attentat. Elle aurait pu se blesser gravement et même en mourir, car il s'était avéré que les flèches étaient empoisonnées.
Ysil s'en voulait d'avoir laisser échappé la petite à sa vigilance. Ils avaient tous été surpris par les clameurs, les bousculades qui avaient surgi alors que le Salar s'écroulait ... mais, ce n'était pas une raison. Ysil aurait dû garder son attention sur la gamine.

Occupée par ces idées sombres, elle partit, sans un mot, se changer. Elle se demanda si elles en feraient pas mieux de filer à Brélidy, d'où elles suivraient l'évolution de la situation, mais au moins en toute tranquillité, et peut-être même en toute sécurité. Il ne fallait pas oublier, que Dana était la mère de l'enfant de Grand Duc ... Peut-être risquait-il aussi quelque chose ...
Elle secoua la tête, contrariée. Puis elle se mit à prier pour la vie d'Equemont.

Amarante. a écrit:Elles étaient rentrées oui ... Toutes.

Dana avait retrouvé ses fils et Ysil avait émis le désir de retourner à Brelidy où elle pensait se sentir en sécurité ... Elle ne s'était pas opposée à ce départ. Elle ne forçait jamais personne à rester, s'il ne le désirait pas, mais elle lui avait aussi fait comprendre qu'elle ne risquait rien de plus en restant à la capitale ...

Si quelqu'un en voulait vraiment à la vie du Grand-Duc et à sa famille, ce n'était pas le fils dernier-né qui serait visé en premier, mais bien Aur, son fils héritier ... Bien sûr, elle ne le souhaitait pas pour le garçon qui en avait bavé en étant très malade de longues années. Ce garçon, comme tout enfant, méritait de vivre et de grandir auprès de son père ...

Elle secoua la tête ... Pourquoi s'en était-on pris à lui ? Elle savait bien qu'il avait des détracteurs, mais toutes les têtes couronnées, sans exception en avaient. Ne pas être en accord avec quelqu'un, ne signifiait pas qu'il fallait le tuer pour autant ... Bon, elle avait bien eu envie de l'étrangler à un moment donné, mais elle ne l'avait pas fait, préférant le gifler ...

Elle souhaita de tout son cœur que les médecins puissent endiguer le poison. Il le fallait ... Ils devaient y arriver, pour le bien de la Bretagne ...

En attendant d'avoir des nouvelles un peu plus réjouissantes, elle allait rester avec Dana et la soutenir du mieux qu'elle le pouvait ...

Eileen_lochlainn a écrit:Le menton collé entre mes deux paumes, une lippe boudeuse vient froisser ma figure. Je n'ai pas sept ans et déjà l'ennui accapare mon existence. A nouveau, un long soupir vient ponctuer une de mes pensées habituelles.

J'avais fini par quitter le salon de l'appartement de Mamarante, parce que j'en avais eu assez de dire "rien". Mamarante, Leony, Dame Ysil, et même ma copine Kory. Toutes étaient passées devant moi avec un "qu'est ce que tu as ?" auquel j'avais répondu "rien".

Maman était encore partie. Enfin, elle n’était pas rentrée du dernier voyage, elle en avait aussitôt fait un autre. Quand elle était là, Garalt et moi on dormait dans NOTRE appartement, mais quand elle était absente, on rejoignait celui de Mamarante. Ça aurait du être drôle et amusant, mais moi, je m'ennuie.
Maman a donne l'ordre que mon poney nous suive jusqu'à Rennes, ça c'est une chouette idée. Sauf qu'il n'y a qu'un souci : je n'ai personne pour m'apprendre à le monter. Alors chaque jour, je vais le voir, je le caresse, je regarde Kieran le brosser et j'essaie de faire pareil, mais moi, ce que je veux, c'est savoir monter dessus.

Tout le monde semble être trop occupé pour s'occuper de moi et de mon problème.
Tout le monde ..... peut-être pas.
Ces derniers jours, il les passe seulement a la taverne. Il boit et sans doute qu'il râle aussi.

Je saute alors sur mes pieds, je file jusque dans la rue de sa taverne préférée et comme ça, au milieu de la chaussée, je me mets à crier.

ABAN !!!! ABAAAAANNNNNN !!!!